Pendant les répétions de la trilogie Mozart Da Ponte à Berlin, septembre 2021. Photo Matthias Baus

2023: Rigoletto au Théâtre de Bâle, création de l’opéra du centenaire de la Villa Noailles, Hyères
2022 : Don Carlos au Théâtre de Bâle, Don Giovanni puis la Trilogie Mozart Da Ponte à la Staatsoper unter den Linden, dir. Daniel Barenboim (les 3 oeuvres présentées en 4 jours pendant les Festtage à Berlin). Reprise de Manon à l’Opéra Bastille et des Contes d’Hoffmann à Palma de Majorque.
2021 :
Le nozze di Figaro et Così fan tutte à la Staatsoper unter den Linden, dir. Daniel Barenboim, Les mots d’amour avec Angélique Kidjo et Alexandre Tharaud.
2020 :
Manon à l’Opéra Bastille, La Voix humaine à Lisbonne avec Marina et Lorenzo Viotti.
2019 : Die Frau ohne Schatten à la Wiener Staatsoper pour le centenaire de la création de l’œuvre; Les Contes d’Hoffmann à Bordeaux, Dido & Aeneas au Bolshoi.
2018 : Dido & Aeneas au Festival d’Aix-en-Provence ; Roméo et Juliette au Théâtre de Lucerne (dir. C. Heil); gala inaugural des 350 ans de l’Opéra de Paris au Palais Garnier.
2017 : Werther avec Lorenzo Viotti ; La Vie parisienne avec Marc Minkowski.
2016 : Don Quichotte avec Marc Minkowski et Trois femmes avec Sébastien Daucé.
2015 : Création mondiale des Contes de la lune vague après la pluie (X. Dayer; dir. J.-P; Wurtz) à Rouen et à l’Opéra Comique.
2012 : Première mise en scène à l’Opéra national de Montpellier: Lakmé (dir. R. Tuohy).

Premier jour des répétitions de La Femme sans ombre à la Wiener Staatsoper, avril 2019, photo Michael Poehn

Né à Montpellier, Vincent Huguet a d’abord aimé l’histoire, qu’il étudie à l’École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud jusqu’à en devenir agrégé, puis l’histoire de l’art, qu’il enseigne à l’Université d’Amiens tout en esquissant des recherches sous la direction de Laurence Bertrand Dorléac. Invité en 2001 à créer une nouvelle collection d’histoire de l’art par Colline Faure-Poirée, il devient éditeur chez Gallimard. En 2008, alors qu’il vient de rejoindre la Collection Lambert en Avignon, il se rend à la Villa Médicis, à Rome, pour la préparation d’une exposition, et y rencontre Richard Peduzzi, qui en est alors le directeur, ainsi que Patrice Chéreau, qui y répète un spectacle. Quelques mois plus tard, lorsque le musée du Louvre propose à Patrice Chéreau d’être son « grand invité », commence avec lui une collaboration qui ne cessera qu’à la mort du metteur en scène, en octobre 2013. C’est donc d’abord le musée du Louvre, avec Les Visages et les corps, en 2010 : deux expositions, un livre et plusieurs spectacles, dont La Nuit juste avant les forêts (B.-M. Koltès), Rêve d’automne (J. Fosse) ou encore les Wesendonck Lieder (R. Wagner). Ce sera ensuite Elektra (R. Strauss) pour le festival d’Aix-en-Provence.

Parallèlement à la préparation de ce spectacle, dont il est aussi le dramaturge, Vincent Huguet continue à s’intéresser à l’art—surtout contemporain—, à en parler—surtout à la radio, avec Arnaud Laporte, sur France Culture, et aussi dans la presse écrite—, et toujours à l’opéra : en 2011, il participe aux ateliers « Opéra en création » de l’Académie du festival d’Aix-en-Provence, l’un sous la direction du compositeur Peter Eötvös, l’autre au cours duquel il met en scène des extraits d’un opéra composé par Colin Roche. En 2012, il réalise sa première mise en scène à l’Opéra national de Montpellier : Lakmé (L. Delibes), sous la direction musicale de Robert Tuohy et avec Sabine Devieilhe qui fait ses débuts dans le rôle titre.

Juillet 2013 : Elektra bouleverse le public d’Aix et marque le début d’une longue tournée, sans Patrice Chéreau, en hommage à sa dernière création : 2014 à Milan (Scala), 2016 à New York (Metropolitan Opera), Helsinki (Finnish National Opera), Berlin (Staatsoper) et Barcelone (Gran Teatre del Liceu). Vincent Huguet dirige ces reprises tout en préparant ses propres spectacles et en faisant de nouvelles rencontres. En 2014, avec Luc Bondy (Tartuffe de Molière à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, Paris) et à partir de 2015 avec Peter Sellars : Iolanta (P. I. Tchaïkovski) et Perséphone (I. Stravinsky) au festival d’Aix et à l’Opéra national de Lyon, Only the Sound remains (K. Saariaho) à Amsterdam et à Helsinki, Oedipus Rex (I. Stravinsky) au festival d’Aix et à Stockholm. C’est aussi en 2015 qu’il commence à collaborer avec Ivo van Hove, avec Vu du Pont (A. Miller) au Théâtre de l’Odéon.

Pendant la préparation du Gala des 350 ans au Palais Garnier, décembre 2018, photo Laurent Champoussin

En 2015, Vincent Huguet met en scène le nouveau récital de Rosemary Standley, Love I Obey, à la scène nationale d’Alençon, à la Philharmonie puis en tournée. La même année, il met en scène les Contes de la lune vague après la pluie (X. Dayer), création mondiale sur un livret d’Alain Perroux et sous la direction musicale de Jean-Philippe Wurtz, à l’Opéra de Rouen-Haute Normandie et à l’Opéra Comique, à Paris. Pour l’Académie du festival d’Aix-en-Provence et pour les yeux de Françoise Fabian, il conçoit et met en scène un spectacle autour de la correspondance entre Marcel Proust et Reynaldo Hahn, Encor sur le pavé sonne mon pas nocturne, présenté à Paris puis à Aix, au festival de Grignan et repris en 2016 dans les Carrières des Baux-de-Provence.

En 2016, à l’invitation de Vincent Dumestre, il met en scène To be or not to be (H. Purcell et W. Shakespeare) à l’Opéra de Rouen, puis il rejoint Marc Minkowski pour concevoir avec lui et mettre en scène le spectacle qui ouvre sa première saison à l’Opéra national de Bordeaux Aquitaine : Les Voyages de Don Quichotte (R. Strauss, J. Massenet, M. Ravel, M. de Falla), spectacle festif incluant trois chefs d’orchestre (Marc Minkowski, Paul Daniel et Pierre Dumoussaud) ainsi qu’un cortège équestre. Sébastien Daucé fait appel à Vincent Huguet pour concevoir le premier projet scénique de son ensemble Correspondances autour des Histoires sacrées de Charpentier ; créé à Caen en l’église Notre-Dame de la Gloriette, le spectacle réunissant et croisant les histoires de Trois femmes, Judith, Madeleine et Cécile, est présenté à Bruges, Lyon, Londres, La Chaise-Dieu et à la chapelle royale de Versailles.

En 2017, Vincent Huguet participe aux côtés d’Alexandre Tharaud, Juliette Binoche et Chris Gandois à la création de Vaille que vivre (Barbara) au Festival d’Avignon puis il met en scène à Bordeaux La Vie parisienne (J.Offenbach), dirigée par Marc Minkowski. Au Stadttheater de Klagenfurt (Autriche), il met en scène Werther (J. Massenet), dirigé par Lorenzo Vitti, avec qui se poursuit depuis une collaboration régulière, notamment à la Fondation Gulbenkian, à Lisbonne (Ode Marítima en 2018, Roméo et Juliette et Requiem en 2019).

Répétitions de Don Giovanni, avec Michael Volle et Slávka Zámečníková, Berlin, mars 2022. Photo Matthias Baus

En 2018, l’Opéra de Paris confie à Vincent Huguet la conception et la réalisation de deux soirées exceptionnelles à l’occasion des 350 ans de l’institution fondée par Louis XIV : une soirée de lancement en janvier 2018, puis un gala inaugural au Palais Garnier, les 30 et 31 décembre. Par ailleurs, 2018 est aussi l’année du retour au Festival d’Aix-en-Provence, pour mettre en scène Didon et Énée de Purcell dans la cour de l’Archevêché, avec un nouveau prologue original écrit par Maylis de Kerangal et interprété par Rokia Traoré. À l’automne, Vincent Huguet met en scène Roméo et Juliette de Gounod au Théâtre de Lucerne (dir. Clemens Heil). Il retrouve également Françoise Fabian, qu’il accompagne pour ses débuts sur scène en tant que chanteuse aux côtés d’Alex Beaupain.
En 2019, il met en scène La Femme sans ombre (Strauss), dirigée par Christian Thielemann, à la Staatsoper de Vienne pour le centenaire de la création de l’œuvre, ainsi que Les Contes d’Hoffmann (Offenbach) à Bordeaux, dirigés par Marc Minkowski, avant de recréer au Théâtre du Bolshoi, à Moscou, Didon et Énée (Purcell), nominé pour trois Golden Masks.
En 2020, Manon, transposée dans le monde de Joséphine Baker, avec Pretty Yende et Benjamin Bernheim, est représentée quelques soirs à l’Opéra Bastille puis filmée et diffusée pendant les premiers jours du confinement. En décembre, la collaboration avec Lorenzo Viotti se poursuit à la Fondation Gulbenkian, cette fois avec Marina Viotti, pour proposer une version très personnelle de La Voix humaine de Poulenc.
De 2021 à 2022, Vincent Huguet se consacre beaucoup à une nouvelle production de la trilogie Mozart Da Ponte à la Staatsoper unter den Linden, à Berlin, dirigée par Daniel Barenboim et qui sera dévoilée à partir d’avril 2021 pour être finalement présentée complète lors des Festtage de Pâques 2022. Débutant par Così fan tutte, se poursuivant par Le nozze di Figaro et s’achevant par Don Giovanni, cette lecture s’affranchit de la chronologie traditionnelle pour proposer une fresque familiale retraçant l’histoire de la sexualité de ces cinquante dernières années. En même temps, Vincent Huguet retrouve Alexandre Tharaud pour un nouveau spectacle, Les mots d’amour, avec Angélique Kidjo et il entame au Théâtre de Bâle une collaboration avec Michele Spotti, avec qui il monte la version en 5 actes de Don Carlos.

Lorenzo Viotti et Vincent Huguet en répétitions à la Fondation Gulbenkian, Lisbonne. photo Marcia Lessa